Mes Cicatrices sont mon nom.

« Noah. Qui vient de ses vieilles origines anglaises qui ne lui servent à rien. Il a quand même choisi à ses dix huit ans de garder ce prénom, malgré le choix de sa nationalité japonaise. Isas - qui se prononce Isasu - et qui est son prénom japonais. Il ne l'affectionne pas particulièrement mais n'a jamais eu le choix que de le porter. Samuzora, qui signifie temps d'hiver, temps froid, et qu'on lui a attribué une fois qu'il eut rejoint la Guilde. « On ne sait pas exactement. Les suppositions varient entre 18 et 22 ans. Officiellement, il en a 20. « La date est inconnue. Et il est bien heureux de ne pas à avoir fêter son anniversaire. Le lieu reste également inconnu, mais certainement dans une ruelle sombre, sale et sans nom de Tokyo. « Japonaise, qu'il a choisi après ses dix huit ans, puisqu'il pouvait également choisir anglaise. « L'Ordre. Ou plutôt, la Guilde puisqu'il a dépassé ses années scolaires. Il n'a jamais été à l'Académie Cross. « Des... Yoyos. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, comme s'il était resté un enfant, ses armes s'apparentent à des Yoyos, de taille normal. Cependant, quand il s'en sert, deux choses sont à remarquer : La première est que la corde est extrêmement longue, et si on s'en approche de plus près, on peut en fait comprendre que c'est une chaine garnie de plusieurs petits piques de métal qui arracheraient la gorge de n'importe qui. La deuxième chose à savoir est que les yoyos, on ne sait pas comment il fait pour les activer mais, une fois sortis, là où la corde repose normalement, des lames arrondies et pointues sortent de nul part. De quoi en inquiéter plus d'un. Et bien sûr, toujours une arme anti-vampire sur lui, pistolet habituel. « Je suis riche. Je suis pauvre. Je suis populaire. Je suis délaissé. Je suis avocat. Je suis journaliste. Je suis plombier. J'aime les enfants. Je déteste les mômes. J'ai des parents nobles. Je n'ai pas de parents. Je suis marié. Je suis seul depuis des années. J'ai été homo. Je suis homophobe. Je suis ton homme.

Feat Ren Honjo | NANA.

On m'a arraché des bras de Jérôme et Sylvie quand j'étais adolescent, peut-être vers 15 ans, pour m'emmener à la Guilde. Je n'avais pas eu le temps de vraiment m'attacher à eux pour pleurer notre séparation. Vous me direz, quand on vous sort du cocon d'un orphelinat où vous êtes depuis votre naissance pour être adopté par deux junky alors que vous avez dix ans, il n'y a pas de quoi regretter quelque chose. La vérité, c'est que Jérôme et Sylvie n'avaient plus assez pour pouvoir se payer leur dose, alors ils m'ont pris sous leur toit pour que je puisse travailler et leur rapporter de l'argent. Ce que je faisais, parce que je ne voulais pas retourner à l'orphelinat mais aussi parce que, sans leur dire, je gardais un peu de l'argent que je gagnais pour pouvoir m'acheter de petites choses, la plupart du temps des film pornos que je regardais quand ils étaient en soirée avec leurs "amis de plénitude". Je n'ai pas connu internet, mais je n'en ai pas moins bien vécu. Si certaines personnes peuvent me reprocher mon style de vie, elles ne pourront pas dire quelque chose sur ma culture.


J'ai toujours été intéressé par tous les domaines, et les livres que je m'achetais étaient trop nombreux dans ma chambre pour que je puisse encore les cacher bien longtemps à mes tuteurs. Aussi préférais-je m'inscrire à la bibliothèque de la ville, où les femmes y travaillant sympathisèrent très vite avec moi, d'abord parce que j'y étais plus souvent qu'à l'école et ensuite, parce que ma tête leur revenait bien. Il faut dire que l'école n'a jamais été mon fort. Si je trouvais la plupart des choses intéressantes, je m'ennuyais à écouter des professeurs que je n'aimais pas déblatérer des choses qu'ils ne connaissaient qu'à moitié. Aussi on ne me vit pas souvent à l'établissement scolaire et ce ne fut jamais le grand soucis de Sylvie qui me menaçait juste d'être un jour à la rue, ce dont je me fichais royalement. Quand je n'étais pas dans les vieux restaurants à faire la plonge ou à chasser les cafards, j'étais à la bibliothèque. Le milieu dans lequel je grandis n'étais pas extraordinaire. Cependant jamais je ne manquât de nourriture chez les Junky qui m'avaient accueilli.


Je n'ai jamais vraiment su pourquoi est-ce qu'on m'avait tiré à la Guilde. Et je m'en contre-fou. Si ce métier a bien des avantages, le premier est celui de n'avoir qu'à suivre les ordres. Nous ne sommes jamais responsables de rien, et surtout, nous sommes relativement libres. Les vampires, tout ça, je n'y croyais pas, dans ma foutue vie d'avant, celle avec Jérôme et Sylvie. J'ai appris leur existence dans un supermarché, quand Zero Kiryuu m'expliquait pourquoi je m'étais fait cambriolé. Pas pourquoi moi, mais dans quel but. J'ai passé mes deux premières années à suivre des cours et à apprendre à me servir d'armes. C'est également là que j'ai touché à la première fois à l'héroïne. Le stress des premières missions me rappelaient à quel point je tenais à la vie, et l'héroïne me faisait tout simplement oublier que ma vie était en danger. C'était dans le fond assez dangereux, mais supprimant tout forme de douleur, ou du moins une grande partie, j'étais beaucoup plus apte à tuer des bêtes à visage humain dans cet état.


Voilà Yui qui rentre. Comme à chacune de ses petites visites horaires, elle vérifie la dose de morphine qui est envoyée dans mon sang et me sourit niaisement. Elle jette un regard sur ce qui ressemble être l'écran de mon coeur, celui qui fait inlassablement ce "tut" à chaque fois que mon organe fonctionne pour que je vive, tout ça en roulant merveilleusement bien ce qui lui sert de buttock. Et que ce soit pour attirer son attention ou bien simplement par besoin, je lui demande d'augmenter ma dose de morphine, chose qu'elle refuse immédiatement.

Vous savez, il vous suffit d'appuyer sur un bouton.Un bouton qui mettra en jeu mon métier. Parce que laver le cul des vieux à longueur de journée, vous appelez ça un métier ? J'aide les personnes à aller mieux. Alors donnez moi plus de morphine, je souffre, regardez. (Je n'ai rien trouvé de mieux à faire que caricaturer un patient souffrant atrocement) Vous êtes un très mauvais comédien. Dommage, je suis acteur. ( Son regard s'illumine. Evidemment, qui ne serait pas intéressé d'avoir une star dans son entourage. ) Oh vraiment ? Oui. Mais je doute que les détails vous plaisent énormément.

Je dois bien avouer que mon jeu d'acteur n'était jamais beaucoup mis à l'épreuve. Dans les films X, on vous demande généralement de jouer un docteur qui rejoint deux de ses patientes, ou bien un plombier se rendant chez une tigresse assoiffée. Dans tous les cas, mes rares prises de jeu d'acteur doivent durer une dizaine de minutes, peut-être légèrement plus, dans un film avant que les scènes plus intéressantes débutent. J'ai commencé la pornographie en même temps que l'héroïne m'est devenue une addiction. Il a bien fallu que je trouve de quoi me la payer, et je ne pouvais pas accéder à mon compte en banque alors que je n'avais qu'un peu plus de quinze ans. Jérôme et Sylvie ont déclaré ma "naissance" à mes 10 ans et ont fixé une date d'anniversaire que je n'ai jamais retenu.


J'ai appris la mort de Sylvie il n'y a que quelques mois. Il semblerait qu'elle soit morte grâce à une overdose à laquelle on s'attendait tous. Jérôme a disparu de la circulation. Je suppose qu'il continue ses petits trafiques, ou alors qu'il est en prison. De toute façon, je m'en fou. Je suis relativement solitaire. Si je suis encore les ordres de la Guilde, je n'y vis plus et en suit bien satisfait. Mes besoins naturels sont beaucoup mieux satisfaits. Il faut savoir une chose : Le sexe au travail n'a rien à voir avec le sexe pour le plaisir. Ainsi, Je suis riche. Je suis pauvre. Je suis populaire. Je suis délaissé. Je suis avocat. Je suis journaliste. Je suis plombier. J'aime les enfants. Je déteste les mômes. J'ai des parents nobles. Je n'ai pas de parents. Je suis marié. Je suis seul depuis des années. J'ai été homo. Je suis homophobe. Je suis l'homme qu'on attend que je sois afin de me retrouver dans les draps d'une fille. Juste le temps d'un soir. Juste le temps de me satisfaire.


Je pense en avoir fini avec qui je suis. Si vous vous demandez qui est cette voix qui me contredit et essaie de me faire tomber dans le pessimisme, je ne saurai vous répondre. Peut-être ce fil qui, comme un ver dans sa pomme, s'infiltre et se dandine dans la chair de mon cou en attendant qu'on vienne le retirer. Mais en vérité, il ne partira jamais complètement : Ce n'est pas la première cicatrice que j'ai, et ce ne sera pas la dernière. Mon nom est quelconque. Ce n'est pas lui qui me donne cette identité. Mes cicatrices en revanche, sont chacune uniques, et font de moi ce que je suis.

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